Là aussi, il n'y a pas de recette infaillible. Voici quelques indications malgré tout:
- parlez-en autour de vous : le bouche à oreille reste la meilleure pub d'un tatoueur,
- renseignez-vous sur la réputation du studio et du tatoueur,
- renseignez-vous auprès des personnes qui ont été tatouées, et par qui (il peut y avoir plusieurs tatoueurs dans le même studio) et regardez de visu la qualité de son travail,
- n'hésitez pas à franchir la porte d'un studio, on ne vous mangera pas,
- renseignez-vous sur sa pratique : méthodes, matériel, hygiène, déroulement et déontologie,
- n'hésitez pas à poser toutes vos questions, même si elles vous paraissent saugrenues; l'attention qu'on vous portera, vous laissera présager de la suite,
- regardez son press-book pour voir son " style " : certains tatoueurs ont parfois des préférences de motifs où ils excellent, et d'autres qu'ils se refusent à faire par goût personnel.
L'aspect visuel du studio ou de l'officiant peut parfois vous interpeller, mais comme dit le proverbe: "l'habit ne fait pas le moine"…

Un bon tatoueur n'a pas nécessairement un site avec de superbes photos et n'est pas obligatoirement médiatisé. Il n'en a peut-être pas envie. Sa notoriété locale pour sa qualité de travail peut lui suffire et lui convenir. Tous les tatoueurs ne courent pas après une reconnaissance mondiale...
Une " sommité " ne vous fera pas obligatoirement un meilleur travail et vous devrez faire face à un délai d'attente plus long et des tarifs prohibitifs. Alors si toutes les conditions sont réunies, chez votre " petit " tatoueur local : qualité, hygiène, feeling et qu'il réalise vos envies... GO !!!!

L'art du tatouage s'est toujours transmis oralement, les écoles n'existent pas. Tous les tatoueurs ont donc une énorme responsabilité quant à ce qu'ils vont transmettre à leurs disciples. L'apprenti tatoueur doit d'abord maîtriser l'aspect technique : soudure des aiguilles, réglage des machines, normes d'hygiènes. Ensuite, il passe par une phase d'apprentissage où il s'entraîne sur de la peau de cochon. Elle possède une texture proche de celle de l'homme. Enfin, il devra s'exercer sur des "cobayes" volontaires, s'il en trouve!! Il ne faut pas oublier qu'une bonne maîtrise graphique est primordiale...

A l'heure actuelle, il existe des stages de formation qui n'ont pour but que de garnir le portefeuille des formateurs. Ces stages d'une moyenne de 15 jours suffisent à peine pour entrevoir l'utilisation et les réglages des machines, quant à la pratique... N'en parlons pas !!! Ils sont donc nettement insuffisants.
Les compétences se développent avec l'expérience. Ainsi, la maîtrise du tatouage ne s'acquière qu'au fil des années de pratique, car au-delà de la technicité, il y a le " coup d'œil " de l'artiste pour évaluer la taille et l'emplacement d'un tatouage en fonction de la morphologie et de la musculature de chacun.
La meilleure formation se fait en apprentissage auprès d'un professionnel. Les personnes qui le souhaitent doivent faire le tour des studios avec un book de dessin en main. Après ce n'est que du feeling. Il faut être persuasif, car nombreux sont ceux qui font cette démarche.

Cet art millénaire, jusqu'alors sans statut, est de tant à autres dans le " collimateur " des médias et des politiciens, qui pour des raisons de santé publique (par rapport aux risques infectieux potentiels), sont décidés enfin à " professionnaliser " les artistes tatoueurs. Mais les législateurs par leur méconnaissance de la pratique et des risques réels encourus, risquent de ne pas légiférer avec discernement. Un projet de loi a vu le jour en décembre 2005. Ce texte était un panaché des textes légiférant les soins infirmiers à risques potentiels et à risques élevés … Controversé sur certains points par l'ensemble de la profession, sa mise en application a été reportée à une date ultérieure. Le projet est donc en cours de révision.
Dans ce flou législatif, la signature d'une décharge est de plus en plus demandée aux clients. Ce document stipule que l'intéressé a pris conscience que la réalisation d'un tatouage est un acte à risque infectieux potentiel et qu'il agit en pleine connaissance de cause et de son propre gré.

Le métier de tatoueur n'est inscrit dans aucun registre professionnel. Par conséquent, les tatoueurs se déclarent comme des travailleurs non-salariés, exerçant en profession libérale. Parfois répertorié à l'INSEE dans les rubriques " esthéticienne ", ou " coiffure ", et avec un peu de chance dans " activités artistiques ".

Il n'existe aucun code de déontologie des tatoueurs reconnu unanimement par la profession. Comme professionnel, j'ai recensé les points essentiels qui devraient faire partie intégrante de la démarche de chaque tatoueur.
- Il doit prendre le temps de vous donner tous les renseignements que vous souhaitez : s'il est en pleine séance... il se doit de vous propose un rdv.
- Il doit respecter le choix de votre motif, vous renseigne sur sa faisabilité, au besoin sur sa signification et vous conseille sur les différents emplacements possibles.
- Il s'assurera de votre motivation, de votre information quant aux risques et à la douleur.
- Il se renseignera sur votre état de santé pour vérifier l'absence de contre-indications : grossesse, allergie, pathologies diverses, présence de grain de beauté... Si nécessaire, vous demandera de vous appuyer sur avis médical.
- Il pourra s'octroyer le droit de refuser la réalisation de votre tatouage, que ce soit pour une question d'éthique, de conviction personnelle: dans ce cas, il se doit de vous diriger vers un autre confrère susceptible de répondre à votre demande.
- Dessiner selon vos désirs un motif personnel. Attention, certains tatoueurs se font rémunérer pour cette étude de projet.
- S'engager à votre demande, à ne jamais reproduire votre motif personnel sur un autre client.
- S'engage à ne pas diffuser sans votre accord, de reproduction photographique de votre tatouage sur tout support médiatique : magazine, internet...
- A définir au préalable de façon précise le coût du tatouage.
- Il se doit de vous laisse observer un temps de réflexion et ne tatouer que sur rdv.
- Vous avertir que la prise d'alcool, de produits stupéfiants et de certains médicaments sont déconseillée avant une séance de tatouage.
- Vous prévenir de la nécessité d'une observation rigoureuse des soins post-tatouage et des risques encourus si vous ne le faites pas.
- d'effectuer le suivi du tatouage et que d'éventuelles retouches soient incluses dans le prix initial. Mais tout manquement délibéré de votre part de l'observation des soins post-tatouage peut l'amener à établir une entente de surcoût.
- Il se doit de mettre en oeuvre toutes les mesures nécessaires et adéquates pour garantir des conditions d'hygiène maximales dans son travail.

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